J’ai eu l’immense opportunité de travailler sur le WEF, Winter Equestrian Festival à Wellington en Floride. C’est un concours qui dure 3 mois (oui oui 3 mois !) de Janvier à fin Mars-début Avril. Alors que la saison des concours en France est creuse, aux Etats Unis, elle est à son apogée!
C’est le rendez-vous des plus grands cavaliers du monde, car c’est pendant le WEF que les cavaliers professionnels perçoivent leurs revenus principaux. Du mardi au dimanche, sans interruption, les chevaux et cavaliers enchaînent les épreuves dans différentes disciplines ; le hunter, le saut d’obstacle et le dressage. Il y a des épreuves professionnelles et amateures.
Je ne t’apprends rien en t’expliquant que la vie aux Etats-Unis est plus chère qu’en France ? Et bien il en est de même pour le prix des chevaux de commerce à vendre ou encore le montant des gains suite à une victoire. J’ai alors découvert un monde que je pensais pourtant connaitre…
Pour un cheval d’une valeur de 20 000 euros en France il est estimable à 90 000/100 000 dollars aux Etats Unis. Bien entendu je parle d’un cheval compétant avec du potentiel mais aussi le coût de l’exportation d’un cheval par avion qui est estimé à 10 000 euros le voyage. Une pension mensuelle pour un cheval est en moyenne de 600 euros en France. Aux Etats-Unis ? Les prix débutent à 1000 dollars. Sans préciser le prix de chaque service, tu l’auras compris, tout est bien plus cher et donc le sport d’équitation jugé « accessible » en France est hors de prix aux Etats Unis.
Cela a donc donné lieu à un engouement autour de ce sport que l’on ne retrouve pas systématiquement en France. Pratiquer l’équitation aux Etats-Unis c’est faire parti de la haute société. Un commerce s’est développé en parallèle pour répondre à cette demande et j’en ai fait partie pendant 3 mois en tant que Responsable d’un stand d’une marque de selle sur le WEF.
Le concours faisait la taille d’un village, des chevaux défilaient toute la journée, nous avions des voiturettes de golf pour nous déplacer. Il fallait avoir un pass pour pouvoir entrer sur le concours avec sa voiture. Tout les samedi soir se tenait un « Grand Prix » dans la carrière d’honneur, la plus grande, la plus belle, la plus équipée. Cette épreuve, télévisée, débutait par l’hymne américain durant lequel tout le monde chantait debout, la main sur le cœur en regardant le drapeau hissé pour l’occasion. Une partie des tribunes était gratuite, l’autre majeure partie était classée VIP. Pour passer une soirée au premier rang avec repas et boissons, il fallait compter 120 dollars par personne à partir de 10 personnes par table.
Selon les épreuves, le gagnant pouvait gagner jusqu’à 130 000 dollars en une seule soirée. Une fois le concours terminé, la soirée continuait autour d’un grand bar nommé « Central parc ». Pour les plus courageux, une discothèque les accueillait jusqu’au bout de la nuit. Ces soirées sont rythmées par la performance sportive des plus grands et par les relations professionnelles. On retrouve seulement des personnes concernées par le concours, c’est donc le meilleur moment pour démarcher, prospecter, c’est là que les plus gros contrats sont signés. On s’y rend dans un but, l’amusement n’est pas le premier objectif.
Ce beau monde est fort intéressant surtout lorsque cela concerne l’équitation. Je me suis retrouvée dans des situations que je n’aurais jamais penser vivre comme monter dans des voitures de luxe, encaisser un champion d’équitation ou bien apercevoir chaque jour un niveau sportif hors du commun.
Ce luxe et cette richesse ne donne pas toujours lieu à une situation utopique, certains excès sont à noter notamment au niveau de l’éducation ou de la consommation. Cette expérience restera inoubliable, je pense qu’il faut le voir pour le croire ! Pour cela je t’invite à regarder ma vidéo sur mon profil Linkedin : Emma Caillaud ou bien sur celui du BBA.